Le combat pour les congés reste un sujet d’éducation populaire et de justice sociale

La CSF vient de faire paraître le magazine ‘NOUS’ – N°241 . Premier trimestre 2023 – dont l’édito et le sommaire sont disponibles sur notre site :


Depuis 40 ans, le taux de départ en vacances a très peu évolué. Il était de 61 % en 1985 selon le Crédoc et de 64 % en 2019 avant la crise sanitaire. Avec la crise sanitaire, en 2020, seuls la moitié des ménages sont partis. Ils ont été 54 % en 2021.

Il faut en outre souligner qu’il ne s’agit pas forcément d’extravagances outrancières ou de voyage lointains.
Le Crédoc parle de « vacances » à partir de quatre jours passés hors du domicile personnel. Il peut s’agir de quelques kilomètres pour visiter de la famille ou des amis un weekend prolongé. Le fait que partir en vacances ou non est très souvent lié aux inégalités de niveau de vie ne nous surprendra pas. Ainsi, en 2020, 63 % des ménages à bas revenus ne sont pas partis au cours de l’année, contre seulement 28 % des foyers à hauts revenus. Cette réalité ne devrait pas s’améliorer avec le retour de l’inflation et l’accroissement du coût de la vie qui en résulte.

Enfin, même si les familles privilégient le départ en vacances de leurs enfants, 10 % d’entre eux ne partent néanmoins jamais en vacances. De nombreuses études dans des domaines très variés démontrent l’effet bénéfique des congés.
Les spécialistes de l’éducation des enfants et des adolescents ont mis en valeur une série de bienfaits apportés par les vacances, qui renforcent l’apprentissage de nombreuses façons, et, par ailleurs, aident à enforcer les liens affectifs familiaux. Ainsi, même si les enfants passent une semaine sans toucher leurs livres et faire  leurs devoirs scolaires, la stimulation qu’ils reçoivent pendant les vacances favorise leur disposition à apprendre de retour à l’école. Selon les spécialistes en apprentissage cognitif, les périodes de repos, de loisir et de détente affectent positivement : le quotient intellectuel, la capacité de concentration, la consolidation du caractère, la capacité de se libérer du stress, la possibilité de créer des liens affectifs pour les personnes et les lieux.

L’impact positif est aussi observé dans le domaine de la santé. Des chercheurs américains de l’université de Syracuse ont montré que les vacances avaient un effet bénéfique sur le coeur. Les chercheurs ont constaté que ceux profitant davantage de congés avaient un risque moindre de présenter des facteurs de risques cardiovasculaires comme l’obésité, le diabète de type 2, l’hypertension artérielle ou de subir un accident vasculaire cérébral. Militer pour le droit de partir en vacances, et qui plus est en famille, reste donc un enjeu d’actualité et de progression sociale. La CSF l’a inscrit de longue date dans ses objectifs et dans ses réalisations.

Les universités populaires qu’elle organise régulièrement sont des temps forts qui permettent à la fois le dépaysement mais aussi l’apprentissage ainsi que des temps conviviaux en famille et collectivement. Ce sont des actions à remettre au gout du jour en intégrant les impératifs de respect de l’environnement. Elles contribuent fortement à la concrétisation des valeurs de promotion sociale et de d’éducation populaire que nous promouvons.