Élections européennes : une gifle cinglante pour les sociaux démocrates

Le N°225 du magazine ‘NOUS’ est disponible. Le sommaire est à consulter sur la page du magazine et l’éditorial est rédigé par Aminata Koné, Secrétaire Générale de La CSF.


En 2002, Lionel Jospin parlait déjà de coup de tonnerre avec l’arrivée du Front National, au second tour des présidentielles. Aujourd’hui, le Rassemblement National semble faire partie de l’alternance politique qui risque de s’installer durablement. Cet effondrement et repli des partis pour le progrès social marquera certainement un tournant dans la vie démocratique de la France comme dans une grande majorité de pays européens. Si certains analystes politiques parlent de dysfonctionnement, La CSF pense que ce vote est le résultat depuis de nombreuses années, de l’incapacité et du manque de volonté des responsables politiques de prendre en compte la demande sociale et d’entendre le désarroi des populations.

La France reste divisée. Divisée par ceux qui prônent l’exclusion de tous ceux qui sont différents, divisée par la très grande masse populaire avec ses 9 millions de pauvres et les très riches qui peuvent en l’espace d’une soirée, débloquer des millions d’euros pour la reconstruction de Notre-Dame, un patrimoine national dévoré par les flammes sous le regard impuissant des Français.

Une réponse en trompe l’œil aux aspirations de nos concitoyens

Dans ce contexte de communion, les français attendaient avec impatience les annonces ambitieuses du Président de la République suite au grand débat national en réponse à la mobilisation sociale. La CSF, comme les associations citoyennes, s’est indignée de l’absence de réponses aux questions de pouvoir d’achat, d’emploi, de santé, de logement ou d’éducation. La CSF rappelle que, pour lutter contre la pauvreté, il faut lutter d’abord contre les inégalités sociales et de revenu. A la veille du lancement de la concertation sur le revenu universel d’activité, La CSF prendra toute sa part dans cette réflexion. Elle revendique depuis de nombreuses années, le revenu minimum garanti permettant à chaque individu de disposer de revenu pour vivre dignement.

Réconcilier l’économique et le social

En effet, les associations citoyennes sont les premiers acteurs à inventer des réponses innovantes et solidaires aux besoins non satisfaits de la société. Par leur fonctionnement, elles réconcilient l’économique et le social et sont au cœur des quartiers et des territoires ruraux.

Avec leurs bénévoles militants et leurs salariés, elles travaillent au service de l’intérêt général et touchent à tous les champs de la vie quotidienne des familles populaires.

Ces initiatives portent des valeurs communes notamment une finalité sociale d’intérêt général, une gouvernance démocratique et participative et surtout le développement d’activités économiques non délocalisables. Par leur respect, elles offrent de solutions aux nombreux défis sociétaux auxquels le modèle actuel d’économie de marché peine à répondre. Avec le renouvellement du parlement européen dont les pouvoirs sont de plus en plus étendus, La CSF doit saisir cette opportunité pour revendiquer la participation des citoyens à la construction de l’avenir de l’Union européenne. Nous devons interpeller nos représentants afin qu’ils défendent la reconnaissance financière de nos associations.